Qu’est ce que la myopathie atypique ?
Aussi appelée myoglobinurie des chevaux au pré, la myopathie atypique est une pathologie d’évolution rapide, généralement fatale caractérisée par une dégénérescence sévère d’un ou plusieurs groupes musculaires (muscles respiratoires, muscles posturaux et muscle cardiaque).
A priori, la myopathie atypique n’est pas contagieuse.
Quelle est l’origine de la myopathie atypique ?
Au Etats Unis, les cas de myopathie atypique sont attribués à l’érable « negundo » ou « Acer negundo » et plus particulièrement à l’hypoglycine A, composé présent dans les graines et les jeunes pousses (plantules) issues de l’érable « negundo ». Après l’ingestion de graines et/ou de plantules par les chevaux, l’hypoglycine A est métabolisée en composé occasionnant des désordres biochimiques.
Cependant, l’érable « negundo » étant jusqu’ici très peu présent en Europe, les cas de myopathie atypique européens ne pouvaient lui être imputés. En 2013, il a finalement été établi que c’est l’ingestion de graines et/ou de plantules issues de l’érable sycomore ou « Acer pseudoplatanus » qui est à l’origine des cas européens de myopathie atypique.
Où trouve-t-on l’érable sycomore ?
L’érable sycomore est un grand arbre pouvant atteindre 40 mètres de haut. Il est très commun et présent dans toute l’Europe jusqu’à 1900 mètres d’altitude. On le rencontre souvent parmi d’autres espèces d’arbres (notamment hêtres et sapins) et rarement en bosquet.
En raison de leur forme, ses fruits, les disamares (appelés « hélicoptères » par les enfants), sont très facilement dispersés par le vent (jusqu’à 200m !).
Quels sont les symptômes de la myopathie atypique ?
Les signes cliniques de la myopathie atypique apparaissent brutalement.
Parmi les plus caractéristiques, citons :
- faiblesse,
- difficulté ou incapacité à tenir debout,
- sudation localisée et/ ou tremblements,
- urine très foncée,
- congestion des muqueuses.
L’appétit semble conservé.
Que faire si votre cheval présente des symptômes évoquant une myopathie atypique ?
Il s’agit d’une urgence vétérinaire. Bien qu’il n’existe pas de traitement spécifique, il est conseillé de mettre en place un soutien thérapeutique dès l’apparition des premiers symptômes.
Si d’autres chevaux ou équidés sont présents dans le pré, il est préférable de les changer immédiatement de pré ou, idéalement, de les rentrer au box ou dans une stabulation.
Les chevaux survivant à une myopathie atypique ne gardent généralement aucune séquelle de l’épisode.
Existe-t-il des facteurs de risque ?
Certains facteurs de risque ont été identifiés :
- Saison : automne (car fort vent et/ou humidité) et printemps (car germination des disamares).
- Pâture : présence d’érable sycomore (sous forme de disamare ou de jeunes pousses).
- Durée journalière de présence au pré : 6 heures ou plus.
- Age : jeune (- de 3 ans) ou très vieux.
- Poids : corpulence faible ou normale.
- Individus non vaccinés et/ou non vermifugés.
Cependant, les données manquent encore aujourd’hui pour certifier que l’exclusion de ces facteurs de risque garantit que votre animal ne tombera pas malade.
Une seule solution pour l’instant : la prévention
- Lors d’une suspicion de cas, rentrer les chevaux non atteints à l’écurie.
- Réduire le temps passé au pré pendant les saisons à risque (automne, printemps).
- Faire un inventaire de flore autour et dans le pré : vigilance accrue en cas de présence d’érable sycomore (et décision sur le devenir du/des érables).
- En cas de vent fort, rentrer les chevaux à l’écurie.
- Respecter le calendrier de vaccination.
- Vermifuger régulièrement vos chevaux.