Le chêne n’est pas à proprement parler UN arbre. En fait, "chêne" est un nom vernaculaire regroupant un grand nombre d’espèces d’arbres et d’arbustes.
En France, on estime que le chêne représente plus de 37% des essences présentes sur le territoire, conifères et feuillus inclus !
Les glands étant les fruits issus du chêne, ils sont – de loin – les fruits les plus abondants dans les forêts de basse altitude d’Europe occidentale.
Au cours de l’histoire, pendant les périodes de famine, le gland, très riche en amidon était largement consommé par l’Homme. Cependant, le gland "cru" est doté d’un goût exécrable et possède des propriétés toxiques bien connues et documentées…
La toxicité du gland - ainsi que son goût ! – sont liés à la présence de tanins hydrolysables dont la concentration dépend de la maturité du gland (plus il est vert, plus il est concentré en tanins), de l’espèce de chêne dont il est issu (le chêne pédonculé serait le plus producteurs de composés taniques) et de l’âge de l’arbre (les plus jeunes seraient les plus dangereux).
Ces tanins ont des effets astringents sur la muqueuse digestive provoquant un dessèchement et donc des troubles digestifs chez toutes les espèces. Chez certains monogastriques comme les Suidés (porcs, sanglier), la consommation en quantité modérée est possible. Chez le cheval, du fait de ses particularités digestives, les produits issus de la métabolisation de ces tanins peuvent provoquer des lésions rénales et hépatiques.
Bien entendu, plus la quantité de glands ingérée est importante, plus le risque de déclencher des signes cliniques graves est important.
Comment les chevaux accèdent-ils aux glands ?
Un cheval attaché à un chêne peut facilement consommer des rameaux de chêne frais ainsi que des glands verts.
Néanmoins, pour les chevaux au pré, la consommation de glands est renforcée lors de sécheresse en fin d’été. Cette période charnière fait coïncider quasi-maturité des glands et pauvreté de l’offre alimentaire dans les pâtures…
Notons quand même que rares sont les chevaux présentant une appétence pour les glands suffisamment importante pour en ingérer une quantité suffisante pour s’intoxiquer.
Quels sont les symptômes d’une intoxication aux glands ?
Les symptômes d’une intoxication aux glands apparaissent après 1 à 4 semaines de consommation.
Les troubles digestifs dominent dans un premier temps. On pourra observer une anorexie, un arrêt de la rumination, une prostration souvent accompagnée d’une hypothermie et d’une constipation très marquée. La constipation pourra évoluer vers une diarrhée fétide et noirâtre.
L’atteinte rénale intervient dans un second temps et peut être à l’origine du décès de l’animal.
Que faire si votre cheval a consommé des glands ?
Ne vous alarmez pas s’il n’en a mangé qu’une seule fois en faible quantité.
Cependant, si votre cheval présente des troubles digestifs marqués et que vous suspectez une ingestion de glands, contactez rapidement votre vétérinaire qui pourra mettre en place un traitement de soutien.
Une seule solution : la prévention et l’éviction
Il n’existe pas d’antidote à l’intoxication aux glands.
- Si un ou plusieurs chênes sont présents dans ou à proximité de la pâture de votre cheval, soyez vigilant, voire restreignez l’accès au(x) chêne(s).
- En période de disette (sécheresse, gel), n’hésitez pas à compléter l’alimentation de votre cheval.